Forum CNRS

Parler animal

À son arrivée en France, après avoir passé toute sa jeunesse en Afrique, Alban Lemasson était sûr de trois choses : il voulait observer des animaux en travaillant dans la nature, exercer une activité scientifique et  continuer à voyager. Après une classe préparatoire de biologie, il se réoriente à l’université où il découvre l’éthologie : l’étude du  comportement animal et humain. Aujourd’hui, il dirige Ethos, l’un des plus grands laboratoires d’éthologie au monde.
 Le chercheur s’intéresse à l’origine du langage humain et à l’influence de la vie sociale sur la communication vocale chez les mammifères, notamment les primates non-humains. Il travaille, entre autres, sur une espèce de singe arboricole, la mone de Campbell, ce qui le conduit à retourner régulièrement en Afrique. Ces dernières années, il s’est rendu en Côte d’Ivoire et en Afrique du Sud, mais aussi au Mexique et au Japon, afin d’étudier de manière comparative d’autres espèces de primates socialement variées et plus ou moins proches de l’Homme.
Une forme langage complexe
D’un ton posé, Alban Lemasson explique que « sur le terrain, un éthologiste doit se faire accepter puis oublier  des animaux, afin de pouvoir les observer sans les influencer ». Il a déjà découvert chez la mone de Campbell des formes primitives de syntaxe, des règles conversationnelles, des accents et des dialectes. En outre, cette espèce est capable de véhiculer des messages précis à travers ses cris, comme l’identité ou la localisation d’un prédateur. Que reste-t-il alors de propre au langage humain ? Les singes sont-ils capables de communiquer de manière symbolique (parler du passé, d’un lieu situé ailleurs…) ? La passion guide toujours le chercheur pour le découvrir. Il sait que les animaux ont encore beaucoup à nous dire.
 Aline GERSTNER & Françoise VINCENT DE VAUGELAS

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