Quand musique rime avec numérique

« Je crée de la musique à partir des phénomènes chaotiques »

Rencontre avec Antoine Barlet, jeune chercheur 

Nord Êka ! : Pouvez-vous expliquer votre sujet de thèse?

Antoine Barlet :

Je m’intéresse aux phénomènes chaotiques de la nature. Ce sont les phénomènes ni périodiques, ni complètement aléatoires, dont on ne peut pas prévoir comment ils vont évoluer. La nuée d’oiseaux dans le ciel en est un bon exemple. Dans ces phénomènes chaotiques, il y a de l’inattendu, de la surprise, une forme de créativité. Ma démarche est d’étudier comment exploiter cette créativité pour produire des sons intéressants, inédits. Avec un logiciel de synthèse sonore, je relie les données physiques à des paramètres musicaux. Dans le cas de la nuée d’oiseaux par exemple, la position spatiale des oiseaux, leur direction, leur vitesse, vont déterminer la hauteur, l’intensité, le timbre du son. Les relations que l’on crée, que l’on appelle le mapping, s’inscrivent dans une dimension artistique. J’étudie ces relations.

NÊ! : Comment êtes-vous devenu chercheur en musicologie ?

AB :

Mon parcours est plutôt simple. J’ai passé un bac audiovisuel à Amiens, en 2007, avec l’option musique. Grâce à la prof du lycée, j’ai vraiment découvert les musiques baroque, classique et romantique. J’ai alors écouté toute la discothèque de ma mère ! Je me suis ensuite inscrit en licence de musicologie à Lille 3. Pour y entrer, il faut des bases en solfège. Il se trouve que j’ai fait 8 ans de clarinette en école de musique. En licence, on a étudié la musique classique. Puis, en master à Lille 3, on se spécialise en musique électro-acoustique. Cette musique n’est pas faite avec des notes, mais avec des sons créés de toute pièce par ordinateur (pour ceux qui voudraient découvrir cette musique, je conseille d’écouter les compositions de François Bayle et de Bernard Parmegiani). C’est par le biais du master que j’ai été impliqué dans l’équipe de recherche EDESAC. J’ai participé à la réalisation d’installations sonores interactives, et au projet Escucha, une plate-forme collaborative de phonographies. Une phonographie, c’est comme une photographie sonore: on se place à un endroit, et on enregistre.

NÊ! : Quels sont vos projets pour l’avenir ?

AB :

Terminer ma thèse. Ensuite, travailler dans l’art numérique. Je n’ai pas encore d’idée précise, mais les techniques que j’ai apprises en électro-acoustique servent plus largement en art numérique.

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